Dans les années 1970, un groupe de jeunes passionnés de montagne entreprirent le tracé de ce sentier qui allait devenir si célèbre : le GR20. Ce sentier d’altitude chemine tout au long des chaines montagneuses de la Corse, du Nord Ouest, région de Calvi, au Sud Est, région de Porto Vecchio. En effet la chaine de montagne principale de l’île coupe la Corse en deux. Au Nord Est la montagne schisteuse dominée par le Monte Stello au Nord de Bastia ne fait pas partie du GR20, au Sud Ouest et au Centre c’est cette montagne granitique et son terrain rocailleux qui ont fait la réputation du GR20. Cet itinéraire de Grande Randonnée tel que les définit la Fédération Française de randonnées (FFRP) est le numéro 20 car il porte le même nombre que notre région. Parmi les GR il est certainement celui qui impressionne le plus. Il en fait frémir plus d’un avec ces forts dénivelés et son terrain rocailleux. Certains cadres notent dans leur CV qu’ils ont fait le GR20 comme la preuve qu’ils ont aptes à relever des challenges physiques et psychologiques.
En effet, cette “haute route”, en corse nous la nommons “l’Alta Strada” qui devait culminer en altitude, selon la première ébauche, a peu à peu été modifiée sous la responsabilité du PNRC (Parc Naturel Regional de la Corse) Le Parc est un syndicat mixte de communes qui entretient les sentiers de Corse (plus particulièrement le GR20 et les refuges, ainsi que les Mare a Mare) Mais le PNRC n’est pas un Parc National !
Ainsi depuis 40 ans, à la demande des communes parcourues, le GR20 a subi un certain nombre de modifications de tracé souvent pour des raisons de sécurité (zones d’incendies), des raisons commerciales ou de stratégies de développement de territoires. Le premier GR20 commençait à Bonifato (commune de Calenzana) et se terminait à Bavella. Les villages de Calenzana et de Conca se proposèrent ensuite pour accueillir les randonneurs. Peu à peu des variantes furent aussi créées pour désengorger le sentier et disperser la surfréquentation de cet itinéraire.
Le GR20 demeure toutefois un parcours de haute altitude avec de fortes dénivelées et des pentes souvent très abruptes. La nature du terrain est en général difficile avec de nombreux obstacles rocheux, notamment des dalles rocheuses nécessitant une petite escalade ou quelques passages équipés de chaines (Variante alpine de Bavella, E cascetoni appelé à tort :“Cirque de la Solitude”).
La difficulté du parcours tient aussi au fait que la Corse est une île au centre de la Méditerranée, une montagne dans la mer, parcourue par divers vents et connaissant des variations climatiques importantes en altitude. Ayant plusieurs sommets de plus de 2000 m, les mouvements d’air engendrent de forts contrastes thermiques entre la Méditerranée, chaude, et les sommets aux cimes enneigées. En effet en Corse l’enneigement est important l’hiver et il est possible de trouver sur le GR20 des neiges éternelles l’été.
Les montagnes de Corse sont à fort contrastes, mêlant ambiances de haute altitude notamment sur la partie Nord du GR20 avec de hauts alpages mais aussi des lacs d’origine glaciaire, mais aussi de grandes forêts de pins laricciu (pin endémique de corse), de nombreux torrents et des canyons.
La partie Nord du GR20 est indéniablement la plus difficile, la partie Sud, plus douce.
Tout au long du GR20, le Parc Naturel Régional de la Corse a construit une quinzaine de refuges d’une trentaine de couchage chacun. Ces couchages se situent dans une salle commune et partagent une douche, froide le plus souvent, et un wc. Tout autour de ces refuges est aménagée une aire de bivouac (le bivouac étant interdit sur le reste de GR20).Ces refuges ont comme le sentier plus de 30 ans pour certains et ne sont plus adaptés aux exigences des randonneurs et à la surfréquentation dûe aux nombreux tours opérateurs.